FAQ

Vous trouverez ici des réponses à vos questions sur la reconnaissance faciale automatique et la surveillance biométrique de masse.

 
 

+ En quoi consiste la reconnaissance faciale automatisée ?

La reconnaissance faciale est une forme de surveillance biométrique. Les systèmes de surveillance biométrique identifient les personnes au moyen de données biométriques propres à chacun·e de nous comme les empreintes digitales, la couleur des yeux, la voix ou le visage. Ces technologies sont déjà utilisées en Suisse. Certains pays vont plus loin et couplent les caméras de surveillance installées dans l’espace public à des logiciels de reconnaissance faciale. Il devient possible d’analyser les images en temps réel ou en différé et d’y reconnaître les traits des personnes filmées. Cela équivaut à une surveillance de masse.

+ Qu’y a-t-il de si grave à utiliser la reconnaissance faciale automatisée pour combattre le crime ?

Les infractions doivent être poursuivies par des voies policières et juridiques. L’État a aujourd’hui suffisamment de moyens à sa disposition pour atteindre ce but, et il peut les appliquer de manière proportionnée. L’utilisation de la reconnaissance faciale automatisée et d’autres systèmes de surveillance biométrique dans les lieux publics viole ce principe de proportionnalité. Une surveillance de masse avec reconnaissance faciale automatisée et autres systèmes de surveillance biométrique porte atteinte à la sphère privée et dissuade les gens d’exercer des droits fondamentaux tels que la liberté d’expression et la liberté de rassemblement. Cela met en danger notre démocratie et restreint notre liberté. On sait par ailleurs que les systèmes de reconnaissance faciale automatisés identifient moins bien les femmes et les personnes de couleur. Il est plus fréquent que celles-ci soient confondues avec d’autres, ce qui engendre des « faux positifs » et peut avoir de très graves conséquences, lorsqu’elles sont soupçonnées ou arrêtées à tort. La reconnaissance faciale automatisée s’améliore certes peu à peu, mais elle ne sera jamais infaillible. Pour empêcher la surveillance de masse et les accusations erronées portées par des machines, il est nécessaire d’interdire les technologies de reconnaissance faciales. Ce n’est qu’ainsi que nous pouvons faire respecter nos droits fondamentaux et poser les bases d’un avenir que nous aurons nous même choisi.

 
 

+ La reconnaissance faciale automatisée n’est-elle pas déjà interdite ?

Non. Bien qu’en vertu de la loi sur la protection des données, les données biométriques soient considérées comme des données personnelles particulièrement sensibles, leur exploitation n’est pas explicitement interdite. Cela ne signifie pas pour autant qu’elle soit permise dans tous les cas, car pour cela, une base légale est nécessaire. Cette technologie est pourtant déjà appliquée en diverses occasions. Dans d’autres pays européens, la reconnaissance faciale automatisée sert à opérer une surveillance de masse dans les lieux publics. Il y a tout lieu de craindre que chez nous aussi, une telle utilisation à large échelle soit bientôt légale.

+ Le port d’un masque d’hygiène peut-il me protéger contre la reconnaissance faciale automatisée ?

Les systèmes de reconnaissance faciale automatisée de dernière génération sont entraînés à identifier les physionomies sous les masques d’hygiène. Ceux-ci ne constituent donc pas une protection contre la surveillance de masse. La Suisse connaît du reste depuis le 7 mars 2021 une interdiction de se dissimuler le visage. C’est pourquoi une interdiction générale de la reconnaissance faciale automatisée est indispensable.